Définitions et terminologie

 

La lésion ostéopathique

La lésion ostéopathique est un changement d’état du tissu conjonctif qui se manifeste par une perte des qualités dynamiques (déformabilité et élasticité) du tissu conjonctif liée à des modifications physico-chimiques. Elle s’installe par insuffisance de sollicitations mécaniques : soit primaires, soit secondaires à un accident de « la vie de relation » ou à des phénomènes dégénératifs liés au vieillissement. La lésion ostéopathique est stable dans le temps, mais est réversible : une sollicitation adaptée (la manipulation structurelle) permettra, lorsque c’est encore possible, de retrouver ses qualités dynamiques.

 

Le tissu conjonctif (TC)

Le tissu conjonctif est une trame tridimensionnelle qui supporte les épithéliums et les autres tissus. Il est constitué de fibres, de liquide et de cellules qui y baignent. Il forme un tout continu interposé entre les vaisseaux, les organes et les tissus. Le TC constitue le stroma, la charpente de soutien des organes.
Les fascias - constitués de tissus conjonctifs- sont, par leur mise en tension, le support de la biomécanique et des formes du corps. Ils conditionnent ainsi la capacité du corps à adapter son architecture aux besoins et aux contraintes du milieu.
L’image classique pour représenter les fascias et le TC est celle des peaux blanches qui entourent les quartiers d’une orange.
Le TC est richement innervé, il contient une grande quantité de récepteurs sensibles à la variation de son état de tension et des fibres terminales très impliquées dans le mécanisme de la douleur. Enfin, il a un rôle fondamental dans la proprioception (perception du corps, en particulier dans l’espace).

 

Geste manipulatif, manipulation structurelle

La manipulation structurelle

Manipuler consiste à redonner aux tissus conjonctifs articulaires, viscéraux et crâniens, leur élasticité et leur déformabilité,  qualités qui leur permettront d’assurer au mieux leur fonction.

Pour cela l’ostéopathe utilise des gestes précis alliant sécurité et efficacité.

  • Sécurité : le geste doit être adapté à la pathologie du patient avec ses spécificités (inflammation, fragilité, région anatomique sensible) et au patient lui-même (âge, antécédents médicaux et chirurgicaux).
  • Efficacité : la technique proposée au patient doit être dosée à la fois en intensité et en fréquence pour obtenir la réponse tissulaire la plus adéquate et la plus à même de faire recouvrer au tissu cible de la manipulation son potentiel optimal.

Techniquement, le geste manipulatif associe masse et vitesse dans des proportions variables. C’est pourquoi l’ostéopathe qui utilise des techniques manipulatoires structurelles travaille sur des tables basses et étroites pour que le praticien engage son centre de gravité dans la zone à traiter.
Le but de la manipulation est, par un geste parfaitement localisé, de solliciter la mécanique articulaire tissulaire. Cette sollicitation mécanique, associée à un effet réflexe neurovasculaire, permettra de restaurer élasticité du tissu conjonctif, cible de la manipulation.

Voir la vidéo "Techniques structurelles des cervicales assises et toggle recoil de l'atlas"

Le craquement articulaire entendu lors des manipulations est une réaction physiologique à une sollicitation rapide et de faible amplitude.
C’est un phénomène de cavitation qui consiste en la transformation en gaz de l’azote dissous dans le liquide articulaire.
Après une manipulation articulaire, le patient ressent souvent une sensation de liberté articulaire retrouvée. Le mot « légèreté » est sûrement le mot le plus utilisé par ce dernier pour qualifier son ressenti. La diminution, quelquefois la suppression immédiate de la douleur est le résultat de la sidération des récepteurs de la sensibilité. Mais l’effet de la manipulation se fait sentir à plus long terme, à mesure que le tissu conjonctif retrouve ses qualités dynamiques et que le système (articulaire, viscéral, crânien) adapte son fonctionnement à son nouveau potentiel.

Des effets secondaires post-manipulatifs sont parfois observés par les patients : fatigue, courbatures, voir exacerbation transitoire de la douleur, sont les plus fréquents. Celles-ci excèdent rarement 48 heures.
Les ostéopathes conseillent à leurs patients de reprendre contact avec eux si ces effets secondaires perdurent.

 

 

Démarche diagnostique

Le fondamental ostéopathique ou étiopathique - Quelques concepts clés.

Notion de chaîne

Une chaîne est un lien fonctionnel entre différentes structures articulaires pour s’adapter à la position debout. On distingue la chaîne montante : pied, bassin, charnière cervico-occipitale et la chaine descendante : charnière cervico-occipitale, les chaînes musculo-faciales, les zones mobiles de la colonne vertébrale, les membres supérieurs, l’ilium, le péroné, et enfin le pied. L’oreille interne est l’aboutissement de la chaîne montante et le début de la chaine descendante

 

Exemple

Pierre (45 ans) consulte pour une lombalgie son ostéopathe. Pierre a suivi des traitements médicaux et de réadaptation mais la douleur récidive régulièrement. Jacques, son ostéopathe examine la totalité de sa colonne vertébrale et poursuit son examen par une investigation des articulations en rapport avec la mécanique lombaire. En investiguant la cheville droite, Jacques découvre un « blocage » de l’astragale, trace d'une ancienne entorse non traitée et non solutionnée. Pierre se souvient alors d’un traumatisme de la cheville droite il y a 20 ans. Après traitement de l’astragale et de l'axe rachidien selon les résultats de son bilan, la douleur disparaît durablement.

Suite à son entorse il y a 20 ans, la cheville de Jacques a perdu une partie de ses capacités fonctionnelles. De ce fait la cheville oblige le rachis lombaire placé au- dessus dans la chaîne montante à un effort d’adaptation. Cet effort s’est fait sans douleur pendant 20 ans, mais du fait de la baisse physiologique du PVA de sa région lombaire, cette adaptation devient difficile et la douleur apparaît. Seul le traitement des lésions ostéopathiques de la colonne vertébrale et de la lésion de la cheville a permis une amélioration durable.

 

Sept ostéopathes

Charles H. AEMMER – André J. BOUCHET – André BRUNEL – M. GERLAT – R. PERONNEAU-FERRE – André PHILIPPE – Christian TREDANIEL.
Un chiropraticien M. STEINER
Ils sont kinésithérapeutes ou physiothérapeutes pour la plupart, formés en Angleterre et en France aux techniques manipulatives auprès du docteur DE SAMBUCY. Pour certains, formation en chiropraxie et en médecine chinoise.
Une partie de ce groupe était à l’origine de la création de l’A.O.I. (Association d'Ostéopathie Internationale) en 1959

 

Théorie générale des systèmes

La théorie des systèmes représente le mode théorique le plus large possible (dérivé de la théorie des ensembles) pour étudier, entre autres, les systèmes vivants, car il permet :

  • de définir l’organisation d’un système capable de se constituer à partir de systèmes plus élémentaires ;
  • de définir les relations, les interactions entre les composants, et entre le système et le milieu extérieur ;
  • de caractériser des types de performances de plus en plus complexes : autorégulation (pour contrôler la stabilité et l’évolution) et auto-organisation ;
  • de définir les changements, les transformations et la désintégration
  • soit sous l’action de certaines perturbations (dépassant le seuil d’admissibilité)
  • soit sous l’effet de l’évolution normale du système (phénomènes de vieillissement).

 

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